En ressuscitant le pouvoir maoïste, Xi Jinping renoue avec la capacité à provoquer des catastrophes historiques, économiques et sociales.
Au lendemain du 20e congrès du Parti communiste chinois, qui a consacré le pouvoir absolu de Xi Jinping, la Chine est confrontée à une vague de protestation contre la stratégie zéro Covid sans précédent depuis le mouvement de Tiananmen, en 1989. La colère sociale a gagné l’ensemble du pays après la tragédie d’Urumqi, où dix personnes sont mortes dans l’incendie d’un immeuble confiné, bloqué par les services sanitaires. Des manifestations violentes contre les confinements sans fin et les tests quotidiens se sont déroulées à l’intérieur des villes dans plus de quinze provinces, dans une centaine d’universités et dans des usines géantes, comme celle de Foxconn, à Zhengzhou. Elles ont vu une convergence inédite des ouvriers, des travailleurs migrants, des commerçants, des jeunes et des élites urbaines. La mobilisation s’effectue par Internet en contournant la censure numérique, certains allant jusqu’à appeler à la démission de Xi Jinping.
Les autorités chinoises ont répondu à cette poussée de fièvre par l’annonce de l’allègement des tests, par la possibilité d’effectuer les quarantaines à domicile et par une campagne de vaccination des personnes âgées, mais surtout par l’intensification des confinements, du contrôle de la population et de la présence policière. Au total, la stratégie zéro Covid se trouve renforcée. Pour autant, Xi Jinping fait face à un dilemme insoluble car il n’existe pas de sortie à la crise qu’il a fabriquée.
Le Covid va continuer à exister à l’état endémique et la population chinoise ne dispose d’aucune immunité collective. Par ailleurs, les vaccins chinois sont à la fois peu efficaces et non dénués de risques. Dès lors, Xi Jinping a le choix entre deux solutions intenables. Soit il prolonge et durcit la stratégie zéro Covid en renforçant les confinements, au prix de la stagnation de l’économie, de la montée du ressentiment social, de l’accroissement du fossé entre le Parti communiste et la population. Soit il lève les restrictions sanitaires, ce qui, faute d’accepter d’importer des vaccins occidentaux – qui se heurteraient par ailleurs à la méfiance de la population, désinformée par la propagande gouvernementale, et aux déficiences…
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