Pour L’Express, Nicolas Baverez a accordé un entretien-fleuve. L’historien et économiste récuse les accusations formulées contre la mondialisation.
L’Express : La pandémie qui sévit depuis quatre mois est pour certains l’occasion d’instruire à nouveau le procès de la mondialisation. Ce lien vous paraît-il justifié ?
Nicolas Baverez : Ce procès est inévitable, mais il est absurde. La crise que nous vivons est unique et sans précédent par sa soudaineté, sa violence et son caractère universel. Mais voir en elle le fruit empoisonné d’une mondialisation responsable de tous les maux de la planète n’a pas de sens. D’abord parce que la mondialisation n’est pour rien dans la crise sanitaire : elle n’a pas engendré le Covid-19. Ensuite parce que la mondialisation telle que nous l’avons connue dans la dernière décennie du XXe siècle et la première du XXIe siècle était déjà morte avant l’épidémie du coronavirus, désintégrée par le krach de 2008, ou plus exactement par ses conséquences politiques : le retour en force du nationalisme, la montée du protectionnisme et la vague populiste à partir de 2016.
A cela s’est ajoutée l’urgence climatique. Tout ceci a accouché d’un monde multipolaire, sans leader, très volatil et instable. Un âge de l’Histoire universelle où tous les hommes sont interdépendants mais où la politique se renationalise…
Propos recueillis par Claire Chartier, Eric Chol et Pascal Pogam.
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