Pour Nicolas Baverez, cette crise achève d’ébranler un système économique chancelant dans un monde fragmenté. Entretien avec Jean-Michel Bretonnier pour La Voix du Nord.
Le système économique mondial souffre de faiblesses. Mais, en l’occurrence, la cause de la récession que nous connaissons lui est extérieure, puisqu’il s’agit d’une épidémie. Cela présage-t-il une sortie de crise plus rapide qu’en 2008 ? Ou bien les grands moyens employés par les États pour y remédier sont-ils eux-mêmes lourds de menaces ?
Nicolas Baverez : L’épidémie de coronavirus constitue une crise sans précédent. Elle mêle une crise sanitaire d’une ampleur comparable à la grippe espagnole de 1918, une crise économique qui pourrait ressembler à celle des années 1930, une crise financière qui ressemble à celle de 2008. Elle progresse par vagues qui frappent successivement la Chine et l’Asie, l’Europe, les États-Unis et demain le monde émergent. La réaction de la politique économique est inégalée dans l’histoire.
Face à cet événement improbable et dévastateur, les autorités publiques ont partout hésité et tardé dans la riposte sanitaire avant de confiner quelque 4 milliards d’hommes. La réaction de la politique économique est inégalée dans l’histoire. Plus de 7 000 milliards de dollars ont été mobilisés en quelques semaines pour soutenir les revenus des ménages, assurer la survie des entreprises, garantir la liquidité par la baisse drastique des taux d’intérêt et des rachats massifs de dettes publiques et privées par les banques centrales…
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