Pour L’Express, Nicolas Baverez se penche sur l’état de l’Ouest, cent ans après la parution du Déclin de l’Occident, d’Oswald Spengler.
De l’époque des grandes découvertes à la fin du XXe siècle, l’Occident a disposé d’un monopole dans la conduite de l’histoire du monde. L’Europe a inventé le capitalisme et la démocratie, marginalisant les autres civilisations et installant sa domination sur 70 % des populations et des terres émergées en 1900. Elle se suicida lors de la Grande Guerre, mais les Etats-Unis reprirent à leur compte son leadership. Ils s’imposèrent comme la nation indispensable du XXe siècle, faisant la décision en faveur des démocraties contre les empires et les totalitarismes en 1918, en 1945 puis en 1989, réassurant le capitalisme et la sécurité des démocraties après la Seconde Guerre mondiale.
La mondialisation, qui constitue le principe du XXIe siècle, a réalisé la prédiction d’Oswald Spengler, en 1918, qui fixait autour de 2000 la fin de la suprématie de la culture occidentale. Les hommes sont entrés dans l’âge de l’histoire universelle par le capitalisme et la technologie, qui se sont généralisés après la chute de l’Union soviétique. Mais, loin de marquer le triomphe de l’Occident et l’avènement de la démocratie de marché prophétisé par Francis Fukuyama, la mondialisation a durci les conflits de valeurs, de cultures et d’identités tout en faisant basculer le centre de gravité du système économique vers le Sud et le Pacifique.
La mondialisation a produit le décollage du Sud que le tiers-mondisme avait rêvé mais systématiquement manqué. Elle a fait sortir de la grande pauvreté 1,5 milliard d’hommes et réduit les écarts de richesse entre les pays de plus d’un tiers depuis 1990. La Chine est devenue la première puissance économique en 2014 en termes de parité de pouvoir d’achat, faisant progresser le revenu par habitant de 800 à 16 600 dollars par tête depuis 1979, tandis que l’Inde accède cette année au 5e rang mondial…
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